pensées en suspens

Je ne cesse de penser à la dualité féminine puis à la dualité masculine. La femme oscille entre le désir d'être la femme singulière et l'idéal (ou le désespoir) d'être une femme universelle, un peu comme l'homme oscille entre l'idéal (ou le désespoir) d'être l'adulte et le désir d'être l'enfant. Ni l'un ni l'autre, ni l'une ni l'autre, mais à divers degrés l'un et l'autre, l'une et l'autre. Quelque part entre les deux et en chemin.

A développer...

Mademoiselle Saint Thomas

Pour plusieurs raisons il n'est pas un homme que je peux croire, mais toute sa sincérité est transparente. Sa vérité réside dans la sincérité, cette transparence des intentions et des désirs. Tout le reste chez lui est susceptible d'être une vérité tronquée, ombragée, manipulée. Le mensonge est rare, mais parfois j'ai l'impression qu'il rôde - dans cette atmopshère fantastique selon la définition de Todorov, sans que je délimite vraiment la réalité du fantasme, la réalité du surnaturel, parfois en frôlant les limites vagues de la paranoïa ou en frôlant les limites de la vérité. Je marche avec des spots à chaque doigts et j'aveugle quiconque tente de m'approcher. Je veux voir, je veux voir, je veux savoir dans une course folle et brutale. Pour croire.
Mais sa sincérité, chose étrange, orangée, arrondissante, chose brute et directe, sans encombre, sa sincérité m'apaise. Elle s'échappe de ses yeux, de ses mots, de ses pores, de la température de son corps. Elle l'illumine, tamisée. Je me recroqueville, petit être sans défense au creux de son ventre, et contre sa peau je flotte dans un univers qui me protège, liquide de sueur, salive et de pisse.