
Il faudrait que je me fasse une raison peut-être, et personne entre lui et moi ne m'enlèvera la solitude que son éloignement parfois inspire. Oui, peut-être est-ce cela, la solitude que je tente de fuir sans chercher à nous séparer est tout simplement intrinsèque à nous. Elle est une partie irréductible de nous.
Est-ce lui qui a oublié me dire qu'il partait en vacances, est-ce moi qui ai oublié qu'il m'avait prévenue. Il y a bien eu oubli. L'un de nous, peut-être l'autre aussi, a pris l'information et lui a coupé les cordes vocales et les racines, puis l'a déposée dans un coin, aphone et immobile, et l'a recouverte d'oubli.
Est-ce lui qui a oublié me dire qu'il partait en vacances, est-ce moi qui ai oublié qu'il m'avait prévenue. Il y a bien eu oubli. L'un de nous, peut-être l'autre aussi, a pris l'information et lui a coupé les cordes vocales et les racines, puis l'a déposée dans un coin, aphone et immobile, et l'a recouverte d'oubli.
L'amour me rend vaniteuse en secret.
Parfois devrais-je penser notre relation en termes de luminosité, non de silence. Nous mettons à l'ombre les troubles, nous jetons la lumière sur les parties et l'infime, nous couvrons et découvrons, nous recouvrons d'obscurité, nous éclairons, nous éteignons - des éclairs, je les entends.
J'entends la lumière qui fond sur les toits ruisselants, le goût gris, humidasse, de la solitude.
Les portent claquent comme des fusils en chasse et plus loin encore dans les intérieurs des volets battent leur coulpe. Les lieux entiers ressentent à ma place quand trop sensible je clos les yeux.
Je m'écrie - connaissez-vous la peur des funambules qui découvrent soudain qu'ils le sont ?
Elle a répondu : - et qui ensuite se bandent les yeux pour ne plus voir ?
- ou se crèvent les yeux, peut-être...
L'absolu est parcellaire ; l'idéal, un miroir brisé. J'ai toujours cru que faire confiance était un acte d'abandon de soi, mais je comprends mieux que c'est la bataille.
D'où je suis sereine ?
...Que la lumière soit...