Dans le mur


Je ne sais pas comment, mais je suis tombée amoureuse d'elle -


un


coup


de


foudre...


électrise mon corps ...


quand en descendant les marches en colimaçon


elle se déhanche


un peu trop...


(photo by Gamini - http://gamini.org/)

conversation(s) avec le nombre

Il était question je crois d'avoir accédé à la troisième dimension - et en le disant, je me suis souvenue de la discussion sur la troisième personne.

Ma vie amoureuse - en trois, eux et moi. Ma vie affective - en trois, elles et moi.
Alors je pense à ma soeur, et je me dis, nous au moins nous étions deux - puis est apparue la petite soeur, ma toute petite soeur. Nous sommes trois de mon point de vue. Pour ma soeur, la petite grande, nous sommes quatre avec ses deux autres soeurs. Toutes des demi.
Siri Hustvedt raconte dans Yonder cette petite anecdote :
When Daniel was in the second grade, he invented a place he called the "Half-world". I think it was in outer space, and all the people who lived in it were literally cut in two. He wasn't old enough to know why he had concocted this place, but when he told me about it, I suffered a sharp, terrible pang of recognition. I asked him if those people could ever be put back together again. He said yes. And I think he was right. There are ways to sew the Half-World together again, even though it is impossible to change its torn history. (Yonder, in A Plea for Eros, p.38, Sceptre)

Maintenant, c'est un peu avec ironie que je pense que j'ai annoncé cela alors même que l'homme-enfant m'avait quittée une semaine plus tôt. L'homme-homme est imperturbablement à mes côtés, et nous nous aimons. Nous sommes redevenus deux. Ou trois si nous regardons avec les yeux de l'homme-homme. En fait, si j'ouvrais les yeux au plus loin - il y a longtemps que j'ai dépassé deux, puis trois. Il y a toujours eu le père, le faux substitut du père, la quatrième dimension - bien sûr comment n'y ai-je pas pensé ?

C'est fou, je ne suis pas folle.
J'ai la richesse de ceux qui pourraient frôler la folie.
La richesse de ceux qui arpentent les frontières et pourraient avoir vu au-delà.

Suis-je passée par l'un ?

Je parlais de distance autrefois, de distendre, de retendre, de détendre, de tendre. Puis jai voulu éprouver un discours sur le volume et le remplissage.

J'ai repensé à ce qu'elle me disait des boîtes. J'ai des boîtes, et je voudrais les ouvrir. Puis le symbole de la clé et de la porte s'est aussi naturellement imposé.
Espaces -

sans cesse l'espace.

"Yonder", entre "here" and "there".

Et cet espace qui s'ouvre à l'amour, au chagrin d'amour pour celui qui m'a quittée, à l'amour gigantesque qui grandit et grandit avec celui qui reste. Ils dansent main dans la main -une farandole.

Je suis deux - puis une, face à celui qui m'a quittée.
Je suis deux - lovée dans mon homme-homme.
Je suis trois dans ce grand bordel qu'est l'amour.

Comme c'est bon de se sentir exister - et d'exister avec.

Joie, chagrin - la même chanson.

L'homme-enfant, l'homme-homme - n'y ai-je pas l'unité de mon identité...

Voyez, je converse avec le bonheur - les nouveaux potes du café du coin...