C'est à croire que ce sont ces anges-là qui hantent mes mains et leurs doigts et qui m'astreignent à écrire sur nos silences. Ils veulent se faire entendre, qu'on les remarque, qu'on étale leur existence au grand jour. Les bavards sont de grands angoissés, et mes silences les cachent bien, faut l'avouer.
Je suis leur bonne poire, aux anges qui passent. Pourquoi ne pas laisser les silences au silence, et laisser les anges passer tranquilles...
Je n'ai jamais cru que le silence se définissait par une absence de mots. Le silence n'est pas un manque, ni une perte, ni un défaut. Je n'y vois pas de vide, de trou, de néant.
Le silence a toujours été habité, il a un poids, une senteur, une mobilité, une présence et des présences dans sa présence.
Le silence - comme une pression, une force qui se meut autour des corps, une matière mouvante et conductrice de flux, de vagues, de mots à la demeure intérieure, extensible, rétractable.
Le silence - quand la voix se tait au dehors de la bouche.
Le silence - des voix internes et des flots de mots qui s'aspirent dans les tourbillons.
Le silence - un interlocuteur, présent ou ailleurs - vous.
Face à face, dos à dos. L'interlocuteur absent, parti, inventé, celui qu'on espère, celle qu'on attend.
(C'est pourquoi les solitudes sont trop bruyantes ?)
Le silence est peut-être une zone, et il y existe peut-être la chambre, et des passeurs, dont les règles de pénétration se métamorphosent au fur et à mesure qu'on s'en approche. La chambre des désirs et des angoisses.
Le silence se crée à lui-même, se cogne au silence de l'autre - au vôtre, l'interpénètre, s'en imprègne, le rejète, le reprend, le brutalise, le caresse, le désire, l'interroge, inquisiteur, l'observe, flatteur, inquiétant, grave, profond, souriant, léger, révoltant - in vivo - le coeur du désir et de la répulsion.
Quand la voix se tait, et que s'impose le silence, le corps règne-t-il ? Quand la parole s'absente, est-ce du langage corporel ?
Or les anges passent, et ils sont bavards.
Ils vous observent me pénétrer, ils me regardent vous interpréter. Et ils témoignent.
Je suis leur bonne poire, aux anges qui passent. Pourquoi ne pas laisser les silences au silence, et laisser les anges passer tranquilles...
Je n'ai jamais cru que le silence se définissait par une absence de mots. Le silence n'est pas un manque, ni une perte, ni un défaut. Je n'y vois pas de vide, de trou, de néant.
Le silence a toujours été habité, il a un poids, une senteur, une mobilité, une présence et des présences dans sa présence.
Le silence - comme une pression, une force qui se meut autour des corps, une matière mouvante et conductrice de flux, de vagues, de mots à la demeure intérieure, extensible, rétractable.
Le silence - quand la voix se tait au dehors de la bouche.
Le silence - des voix internes et des flots de mots qui s'aspirent dans les tourbillons.
Le silence - un interlocuteur, présent ou ailleurs - vous.
Face à face, dos à dos. L'interlocuteur absent, parti, inventé, celui qu'on espère, celle qu'on attend.
(C'est pourquoi les solitudes sont trop bruyantes ?)
Le silence est peut-être une zone, et il y existe peut-être la chambre, et des passeurs, dont les règles de pénétration se métamorphosent au fur et à mesure qu'on s'en approche. La chambre des désirs et des angoisses.
Le silence se crée à lui-même, se cogne au silence de l'autre - au vôtre, l'interpénètre, s'en imprègne, le rejète, le reprend, le brutalise, le caresse, le désire, l'interroge, inquisiteur, l'observe, flatteur, inquiétant, grave, profond, souriant, léger, révoltant - in vivo - le coeur du désir et de la répulsion.
Quand la voix se tait, et que s'impose le silence, le corps règne-t-il ? Quand la parole s'absente, est-ce du langage corporel ?
Or les anges passent, et ils sont bavards.
Ils vous observent me pénétrer, ils me regardent vous interpréter. Et ils témoignent.