aboli bibelot d'inanité sonore...

Le langage serait les signes d'un intérieur vers l'extérieur, puis de l'extérieur vers l'intérieur, de l'incohérence vers le réel, de l'établi vers la confusion. Serait le signe du lien.

Le langage pourrait être pathétique, le dernier moyen de détresse pour relier le profond à la superficialité, le pesant au retournement. Le dernier recours aux détails de vie, sinon demeurent les gestes et l'action - ne sont-ils beaux les pantomimes, ne fait-on parler les marionnettes. La signifiance sans le langage n'aurait plus été ce qui a du sens, mais ce qui a de l'intérêt.

Et si l'on a voulu à l'aube d'une humanité gagner du temps avec le langage, bientôt on pensera en perdre - et actuellement fragmentons le langage et autre communication optimale. On perd du temps quand on ne lui colle pas au corps. On perd du temps quand on s'en écarte - sait-on seulement comment prendre à corps le temps.

Aucun amour, qu'il se pense partagé ou manqué, ne produit une adhésion au temps. Mais il espère désespérément adhérer au mouvement, à l'écart minimal, ou parfait - si possible seulement. Idéal de silence réduit au néant ("qui s'honore").

L'amour aura toujours voulu abolir le langage - écarter les différences et les limites. Confondre la superficialité. Evaporer la solitude.

C'est que l'amour aura toujours voulu s'abolir.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Quelle belle leçon de language !
C'est vrai qu'on se sent un peu nul après vous avoir lu...

... a dit…

sourire...ne faut rien prendre ici au mot ! ce n'est qu'un bavardage aussi creux que le sens du poème de Mallarmé. Mais je m'amusais en fait sur les temps des verbes, ne jamais actualiser ce que j'écrivais dans ce passage était mon jeu d'écriture du moment. Merci de votre passage...!